Ces deux photos figurent aussi dans l'album, mais elles sont plus faciles à trouver sur cette note d'actualité !
Aïkido à Commentry - Page 17
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Quelques photos de la reprise !
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Dans la presse
Article paru dans le journal La Montagne, du 03/09/2013
Et voici une photo des pratiquants du club (presque tous là !), lors d'un des premiers entraînements de cette saison sportive !
De gauche à droite :
Alain, Jérôme, Pierre, Louise, Roger, Catherine, Olivier, Thierry.
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Etirements avant et après l'entraînement
Ces techniques sont préconisées par un masseur-kinésithérapeute DE, Xavier Tison
I. DIFFÉRENTS TYPES D’ÉTIREMENT
1. Étirement passif
Il s’agit d’un étirement doux et prolongé :
- Pour préparer avant l’effort
- Pour gagner en souplesse après l’effort
- Pour détendre des chaînes musculaires
L’étirement dure de 20 à 30 secondes
2. Étirement actif
Il s’agit du travail actif d’un muscle :
- Pour étirer son antagoniste ou une chaîne musculaire.
- Ces étirements peuvent se faire pour s’échauffer ou pour récupérer.
La contraction musculaire doit être de 5 à 6 secondes et doit être maximum.
3. Étirement en contracté-relâché
Il s’agit d’un étirement basé sur contraction/relâchement du muscle dans sa position extrême.
1. Mettre le muscle en étirement maximum.
2. Contracter 5 à 6 secondes en statique et relâcher 2 secondes toujours en position max.
3. Étirer à nouveau le muscle en profitant de son relâchement.
Cette méthode a pour but d’enlever les contractures musculaires et de gagner en amplitude le muscle et sa partie tendineuse.
Le muscle doit être chaud car il est sollicité en position extrême.
TOUT ÉTIREMENT DOIT SE FAIRE EN EXPIRATION
II. EXERCICES
1. Étirement des muscles supérieurs
Étirement du deltoïde gauche
1. Attraper le coude gauche avec la main droite.
2. Abaisser l’épaule gauche.
3. Garder le bras tendu le long du thorax.
4. Rester droit sans tourner les épaules.
Étirement du triceps brachial
1. Tendre le bras droit.
2. Plier le coude droit jusqu’à toucher le derrière de l’épaule.
3. Attraper le coude droit avec la main gauche.
Étirement des fléchisseurs du poignet
1. Bras tendu et paume des mains vers le corps.
2. Mains jointes, épaules baissées.
2. Étirement des muscles inférieurs
Étirement des quadriceps
1. Attraper le pied droit par l’arrière.
2. Amener le genou droit vers l’arrière en sortant la hanche droite.
3. Ne pas cambrer le dos (se pencher légèrement en avant dans ce cas et plier légèrement le genou gauche).
4. Ramener le pied vers la fesse (varier en amenant le pied vers la fesse opposée).
Étirement des quadriceps en simultané1. Se mettre à genoux.
2. Pousser le bassin en avant tout en se penchant en arrière.
3. Se maintenir avec les mains au sol.
Étirement des quadriceps1. Au sol, placez la jambe droite à l’avant, genou plié à 90°, placé au dessus de la cheville.
2. Côté gauche, alignez verticalement l’épaule, la hanche et le genou.
3. Tendez le bras droit vers l'arrière et prenez votre pied gauche dans la main.
4. Ramenez alors le pied gauche vers les fessiers, en sortant la hanche.
Étirement des fessiers1. Ramener le genou droit vers l’épaule gauche avec la main gauche.
2. Le membre inférieur gauche doit être tendu.
3. Le membre supérieur doit être à 90° tendu.
4. La tête doit reposer au sol.
Étirement des ischio-jambiers à 2 personnes1. La personne qui étire doit mettre son buste le long du membre inférieur à étirer, genou au niveau de la fesse. Maintenir le membre le plus droit possible au dessus du genou à l’aide des mains.
2. Attraper le pied entièrement et pousser vers le sol.
3. La personne qui se fait étirer doit garder son autre membre tendu, la tête au sol.
Étirement actif de la chaîne postérieure et du thorax1. Les membres inférieurs doivent être tendus, pointe de pieds vers le sol.
2. Les membres supérieurs tendus le long du sol, mains jointes.
3. Tête au sol.
4. Inspirer à fond, puis sur l’expiration pousser les pieds vers le plafond et les bras vers un mur.
Étirement des ischio-jambiers
1. Attraper la jambe droite au dessous du genou, pointe de pied vers le sol.
2. Le membre inférieur gauche reste tendu
3. Tête au sol et épaules plaquées au sol.
Étirement des adducteurs1. Dos droit, épaules baissées
2. Ramener ses pieds vers la région pubienne tout en descendant les genoux.
Étirement du psoas et assouplissement de la hanche1. Ramener avec les 2 mains le genou droit vers la poitrine
2. Garder le membre inférieur gauche tendu
3. Tête au sol
Étirement du psoas1. Se mettre en appui sur le genou droit, dos droit.
2. Ramener le membre inférieur gauche en arrière tendu et sortir la hanche.
3. Le genou gauche doit être tendu au max.
Étirement des mollets1. Bras tendu au mur, dos droit.
2. Genou gauche en avant.
3. Membre inférieur droit tendu.
4. Important : garder les talons au sol.
3. Étirement des muscles du dos et du cou
Étirement de la partie lombaire et des épaules
1. Poser le front au sol.
2. Tendre les bras.
3. Poser les fesses sur les talons.
4. Souffler lentement en tirant les bras.
Variante pour étirer le grand dorsal
1. Plier et passer le bras gauche sous le thorax (cela sert d’appui).
2. Allonger le bras droit (toucher l’oreille).
3. Incliner votre dos vers la gauche.
4. Tirer le bras droit loin devant vers la gauche.
Étirement rachis dorsal, lombaire et épaulesA 4 pattes, pousser la partie dorsale vers le haut, puis s’asseoir sur les talons en tendant les bras.
Étirement lombaire et membres inférieurs1. Se mettre à 4 pattes
2. Pousser les fesses vers le haut en gardant la tête dans le prolongement des bras.
3. Tendre les genoux
Étirement rachis cervical, dorsal, lombaire1. Ramener les membres inférieurs derrière la tête.
2. Tendre les genoux.
3. Garder un contact avec le sol avec les bras bien tendus.
Étirement des trapèzes1. Dos bien droit.
2. Attraper la tête au niveau de l’oreille avec le bras droit (sans tourner la tête).
3. Abaisser l’épaule gauche.
4. Relever la main gauche (paume vers le sol) et tirer vers le bas.
4. Étirement des abdominaux
Étirement des abdominaux
1. S'allonger sur le ventre.
2. Prendre appui avec les bras.
3. Pousser sur les bras en contractant les fessiers.
4. Mettre la tête en arrière.
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Aïki-Clubs n°1
Les Présidents de la FFAAA, Paul Lagarrigue et Michel Desmot, ont souhaité avec le
bureau de la Fédération, mettre en place un document :
Aïki Clubs
Ce document a pour objet de vous informer régulièrement de la vie de la
fédération et d'attirer votre attention.
Vous trouverez ci-dessous le n° 1.Bonne lecture !
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Pour la venue de Doshu Ueshiba Moriteru
Quelques images de la précédente venue de Doshu en 2004 pour donner une idée du futur stage organisé pour les 30 ans de la FFAAA.
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Démonstration de Ueshiba Moriteru Doshu
Démonstration de Ueshiba Moriteru Doshu durant la 49ème Rencontre All Japan Aikido au Nippon Budokan (2011).
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Les Samouraïs
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Anciennes coupures de presse
Ces articles de presse, non datés, figuraient dans l'ancien site, et témoignent du dynamisme constant du Club, depuis ses débuts (saison 2005-06) !
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Apres plus de 30 ans de pratique
Petit conte à l’usage des pratiquants
ou
O Sensei reconnaîtra les siens
M. Himbude Louis s’endormit paisiblement, comme tous les soirs, mais, contrairement à ses habitudes, il fit un rêve très vif et de longue durée, au sujet de Ame no Tori Fune Undo. Il ne se réveilla pas au matin.
La mort l’avait emporté entre temps, sans bruit et sans souffrance.
Il le comprit vraiment seulement lorsqu’il se retrouva face à une noble assemblée, alors qu’aucune n’avait été convoquée dans les jours à venir.
Curieusement, elle fut composée des plus grandes figures de l’aïkido national et international et il le comprit, car elles étaient décédées de son vivant, et il avait lui-même prononcé les discours funèbres de certaines d’entre elles.
Réalisant ainsi qu’il n’était plus, il se demanda subrepticement qui prononcerait le sien, en espérant que ce ne fut pas le président, qu’il n’avait jamais particulièrement affectionné, ni son homme de paille.
Peut-être le Maître, et il se surprit à imaginer la tête de ceux qui n’avaient jamais pu le supporter, en entendant son éloge posthume de la bouche même du Maître. Mais à quoi bon maintenant.
Il dirigea donc son attention sur les personnes présentes, qu’il avait côtoyées, pour la plupart, de leur vivant. Il y avait ceux du départ, les pionniers, qui avaient toujours refusé l’évolution de la discipline pour rester à une pratique primitive. Il avait toujours eu un peu pitié d’eux, bien que leur inclination à se prétendre les seuls détenteurs du véritable aïkido originel l’ait souvent crispé. Et ne serait-ce leur âge vénérable, il eut plus d’une fois la tentation de leur faire manger le tatami.
Il y avait bon nombre de ses sempai, et pour cause. Il reconnut celui qui lui avait flanqué une volée alors qu’il n’était encore que débutant, celui qui le bloquait systématiquement et qui avait un si mauvais état d’esprit, celui qui s’était opposé à la délivrance de son 5ème dan, qu’il était pourtant sûr d’avoir, car le Maître l’avait convié à ce passage. N’avait-il pas plus de 30 ans de pratique ?
Il y avait son premier professeur, auquel il avait tourné le dos après avoir estimé qu’il lui était bien supérieur techniquement. C’était un pionnier qui n’avait jamais bien compris ce qu’était l’aïkido.
Il y avait les vieux potes, avec lesquels il avait brisé quantité de poignets aux jeunes prétentieux qui ne s’étaient pas encore imprégnés de l’essence de la discipline. Y parviendront-ils d’ailleurs ? Quelques-uns lui firent un petit signe amical, auquel il répondit par des clins d’œil.
Il y avait des Maîtres de la Maison Mère qu’il avait cotoyés au cours de stages, ou simplement vus en film. Bref, une noble asemblée, quoiqu’il constata qu’O Sensei ne s’y trouvait pas, ni certains grands Maîtres. Mais ses réflexions furent interrompues par la voix de celui qui semblait présider la séance, et qu’il ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve.
Il s’exprima ainsi :
« J’ai réuni ces personnes, dont la plupart vous sont connues, en prévision de votre mort, puisqu’elle avait été ainsi programmée. Aussi, et après s’être concertées, elles ont unanimement reconnu que votre pratique n’avait pas été reconnue sur terre à sa juste valeur.
Et puisqu’en ce lieu, il ne saurait être commis d’injustice, il convient de vous y donner la place qui vous revient, dans l’éternité.
Vos pairs, dont, je pense, vous ne contesterez pas la prééminence, vous ont décerné à l’unanimité le 9ème dan, et le titre, tant envié sur terre, de shidan.
Quelqu’un vous prendra donc en charge pour vous indiquer votre nouvelle place et ce que vous devez y faire. »
Sur ce, tous se levèrent et applaudirent bien chaleureusement. S’il n’avait pas été mort, il en aurait pleuré de joie. Enfin…, on reconnaissait ses mérites. Il les aurait tous embrassés, les anciens, les sempai, son professeur, ses potes, les Maîtres de l’Aïkikai, mais ils s’évanouirent, comme par enchantement, pour laisser place à un petit être ailé qui voletait devant lui et qui lui dit : « Maître, si vous voulez bien me suivre. »
Maître ! , ce petit être charmant l’avait appelé Maître. Quel endroit merveilleux ! Chacun y était à sa place, et tout respirait l’harmonie. Ils parvinrent dans un vestiaire d’une propreté irréprochable et d’un goût exquis. La salle de douche était en marbre, les murs étaient tapissés d’idéogrammes et autres peintures japonaises ; un bouquet de fleurs, arrangé suivant les règles sacrées, était disposé sur une table basse, ainsi que tant d’autres délicates attentions. Des habits d’entrainement étaient posés avec soin sur un banc en bois : un keikogi d’une blancheur immaculée, un hakama blanc, une paire de zori de qualité exquise. Le petit être ailé, qui ne le quittait pas, dit : « Maître, vos élèves vous attendent dans le dojo. »
Pris par le charme des lieux, et conscient de sa nouvelle condition, il n’avait effectivement pas prêté attention aux kiai poussés par des pratiquants qu’il ne voyait pas encore, mais qui, de toute évidence, s’entraînaient assidûment à côté.
Lorsqu’il fut habillé, le petit être ailé le fit pénétrer dans un dojo de toute beauté. Douze solides pratiquants s’entrainaient avec application. Ils se figèrent à son entrée, pour se précipiter en reculant jusqu’au shimoza, où ils s’installèrent en seiza impeccablement.
Interrogeant son guide du regard, lequel opina du chef, il s’avança sur le tatami, rangea, pour une fois, ses zori, s’assit au kamiza, face aux élèves, et s’offrit quelques minutes de méditation, lui qui avait toujours trouvé cela superflu. En fait, seiza était pour lui une posture douloureuse. Mais à cet instant, en cet endroit, sur ce tatami, curieusement, ses genoux ne le faisaient nullement souffrir. N’ayant rien de particulier à méditer, il profita de ces quelques minutes pour se pénétrer davantage de sa nouvelle condition. Lui ! Shidan ! à la suite d’une décision unanime !
Il n’avait, certes, jamais douté de ses capacités, et seules la jalousie et la mesquinerie de ses contemporains sur terre justifiaient le fait qu’il n’ait pu accéder à ce rang de son vivant.
Après le salut, il n’eut pas le temps de se demander ce qu’il allait travailler.
Le petit être ailé l’interrogea :
- « Maître, que voulez-vous travailler ? »
- « Je ne sais pas », dit-il, « tachi waza, buki waza, peut-être ? »
- « Choisissez une technique, Maître. Quelle est celle que vous affectionnez le plus ? »
- « Eh bien… ,disons…, euh…, Irimi Nage. »
- « Sur quelle attaque, Maître ? »
- « Je ne sais pas, comme vous voulez. »
- « Celle qui vous plaira, Maître. »
- « Bon. Alors, pourquoi pas Shomen Uchi. »
A peine la phrase terminée, un de ses élèves se rua sur lui avec un shomen fulgurant. Il eut juste le temps de faire irimi nage, mais avec une telle aisance que uke s’écrasa littéralement sur le tatami. Il ne se souvenait pas avoir réussi un irimi nage aussi parfait durant ses longues années de pratique, et aussi redoutablement efficace, à tel point qu’il crut qu’uke ne se relèverait pas, ce qu’il fit tout de même, mais très péniblement.
Quel dommage que personne n’ait été là pour admirer sa technique. Mais n’est-ce pas ce que l’on est en droit d’attendre d’un shizan : le mouvement parfait ?
Mais déjà le deuxième élève se précipitait, aussi menaçant, pour lui administrer un shomen encore plus percutant. Il fit irimi nage en croyant sa dernière heure venue, si cela avait été possible, bien qu’il n’eut même pas le temps d’y penser. Uke fut terrassé, l’énergie qu’il avait déployée lui étant revenue décuplée. S’il avait pu croire au facteur chance la première fois, ce second mouvement le convainquit que sa technique était aiki, qu’il était lui-même aiki.
Une fois encore, ses pensées fugitives furent interrompues par l’attaque du troisième élève, qu’il projeta avec la même facilité déconcertante.
Puis vint le quatrième, puis le cinquième, et ainsi de suite, sans qu’il puisse le moins du monde douter de sa technique et de son efficacité. Cela dura jusqu’à ce qu’il éprouve l’envie de changer de mouvement, pour voir. Ne pouvant enrayer le flux des attaques répétées des élèves, il s’adressa au petit être ailé :
- « Ne pourrait-on pas changer de technique maintenant ?
- « Vous n’affectionnez plus ce mouvement, Maître ? »
- « Non, ce n’est pas cela, mais j’aimerais… »
- « Alors, continuez avec le mouvement que vous avez choisi, Maître. »
Et il continua. Il était étonné de la résistance de ses élèves, surtout du fait de la violence de leurs attaques et de leurs chutes. Il en avait mal pour eux. Mais ils se relevaient, toujours, et ré attaquaient. Son irimi nage était toujours aussi parfait, car il était difficile de l’améliorer encore. Et cela dura un certain temps, puis l’envie de changer de mouvement le reprit. Il interrogea à nouveau le petit être ailé :
- « Dites-moi, ne pourrait-on pas les arrêter pour qu’ils soufflent un peu, et en profiter pour changer de mouvement ? »
- « C’est le mouvement que vous avez choisi, Maître, alors il faut continuer. »
- « Mais combien de temps encore ? »
- « Ici, Maître, nous sommes dans l’éternité. »
- « Mais c’est… l’Enfer ! »
- « Très exactement, …Maître. »
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Le Prince persan
Le Prince persan
Peur n’est pas mère de sûreté : elle n’a rien de commun avec prudence.
Au contraire, toute décision prise sous l’emprise de la peur nous jette dans la gueule du loup.
Il y a bien longtemps, un Prince persan vivait heureux dans son palais, à Ispahan.
Un matin, en se promenant au milieu de ses roses, il vit la Mort, sa faux à la main, qui semblait le guetter au détour de l’allée ; elle fit un geste qu’il prit pour une menace et disparut. Sans doute, à la place du Prince, aurions-nous eu aussi peur que lui, mais cette peur, il ne la domina point, il ne songea point à se dire que l’Esprit en lui le gardait de tout mal : il courut à ses écuries, fit sceller son meilleur cheval et s’élança à bride abattue droit devant lui : il s’agissait seulement de fuir la mort.
Il avait peur, qu’il avait donc peur !
Il galopa ainsi toute la journée, et se croyait déjà hors de danger, lorsque sur la route de Chiraz, à la nuit tombante, il vit soudain la Mort se dresser devant lui. Il s’arrêta, glacé de terreur.
Et la Mort lui dit :
« Te voilà enfin ! Tu es venu à moi ! Ce matin, lorsque je t’ai vu dans les jardins d’Ispahan, au milieu de tes roses, je n’ai pu retenir un mouvement de dépit, sachant que je devais te prendre ce soir sur la route de Chiraz. Je songeais : comment pourra-t-il être, en quelques heures, aussi loin de son palais ? Mais la Peur a travaillé pour moi : tu t’es précipité toi-même au rendez-vous… »
On donne souvent un sens erroné à cette légende : on y voit une preuve de l’inéluctable fatalité.
Or elle nous enseigne à ne point céder aux instances de la peur.
Neuf fois sur dix, par peur, nous sommes les artisans de nos malheurs.
C’est ainsi que mourut le Prince persan.